Paris confidentiel - Une semaine pour découvrir la capitale
Paris, Paris, Paris… Et si vous passiez une semaine à découvrir la capitale, à la façon d’Attablé ? Laissez-moi vous y conduire.
Je suis née ici. J’y ai grandi. J’y vis toujours. Une fidélité presque instinctive, comme celle qu’on a pour une vieille écharpe — usée, mais chaude. Paris, c’est ma ville. Ses toits gris perle, ses matins de boulangerie encore tiède, ses trottoirs plein de passants qui s’ignorent. J’y ai reçu la beauté en héritage : un musée à chaque coin de rue, un parfum d’échalote ou de cuir au détour d’un passage.
Bien sûr, parfois, elle court trop vite pour moi. Elle bouscule. Elle épuise. Mais il suffit d’une lumière rasante sur les quais, d’un café pris au comptoir, pour que tout redevienne simple, évident. J’ai appris à l’aimer autrement, à la regarder en dehors des heures de pointe, à choisir les détours plutôt que les raccourcis.
Souvent, on me demande mes adresses, mes secrets, mes coups de cœur. Alors j’ai pensé ce guide comme une promenade d’une semaine. Pas à pas. Pour vraiment la rencontrer. Vous n’aurez qu’à piocher, selon l’humeur et les jours qui vous arrangent, le guide est écrit selon les jours d’ouvertures des adresses.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon voyage !
LUNDI - Bienvenue à Paris !
Prenez donc cette matinée pour vous installer, tranquillement, nous ne sommes pas pressés. Je vous recommande de trouver un hôtel ou un Airbnb dans le 19ème, quartier-village par excellence qui propose un équilibre parfait entre calme et bonne ambiance. La vie y est douce. On y trouve de très bonnes adresses en tous genres, vous serez plus tranquilles mais le centre n’est pas loin et c’est un bon emplacement pour rayonner facilement en métro dans la ville. Je vous recommande de trouver quelque chose autour du Parc des Buttes Chaumont, aux alentours du métro Pyrénées ou vers Jourdain.
Déballez vos affaires. Ouvrez une fenêtre. Respirez. L’aventure commence — mais doucement.
Si le ventre creuse un peu, poussez la porte de l’Orillon. Rien de spectaculaire, et c’est pour ça qu’on y revient. Un œuf, un peu de fromage, un menu du jour simple et parfait - 22€. Une cuisine vraie, servie avec l’accent du quartier. Juste ce qu’il faut pour se sentir rassasié sans que le sommeil ne s’invite trop tôt.
L’après-midi, le lundi, Paris sommeille un peu. Profitez-en.
Prenez la direction du Centre Pompidou, ou plus familièrement Beaubourg, une institution culturelle née de la volonté du président George Pompidou, grand amateur d’art moderne. Ce bâtiment étrange aux tuyaux apparents, aux couleurs presque enfantines, cache de grandes œuvres et des silences beaux comme des pages blanches. En haut du bâtiment, la ville s’étire sous vos yeux. Les toits de zinc, les flèches, les cheminées. Paris dans toute sa tendresse un peu grise.
En sortant, vous pourrez alors vous diriger sur la Seine pour aller vous balader sur les quais et admirer l’architecture classique parisienne, passer devant Notre-Dame, flâner dans les rues de l’Ile Saint-Louis. Avec un peu de chance, vous pourrez même avoir du soleil et profiter de la lumière jaune du couchant illuminant les pierres des façades ou jouant à transformer les ponts en ombres chinoises.
Si jamais vous passez par l’Ile de la cité un autre jour que le lundi ou le mardi (c’est fermé), je vous recommande de faire un stop au Minicafé pour, au choix, un Salted Caramel Latte, un Vietnamese coffee ou un Match Tonic, accompagné d’un très délicieux cookie. Sinon, arrêtez-vous chez Bertillon pour une boule de glace framboise à la rose ou un sorbet chocolat, ça reste un incontournable.
Et le soir ? Deux promesses, deux atmosphères.
Peut être bien le Cornichon, ce PMU devenu tendance, avec un Dirty Martini au pickles et des frites dorées qui chantent dans l’assiette. Ou bien, la délicatesse au bout de la fourchette, au Servan, où les deux sœurs Tatianna et Katia transforment la cuisine franco-asiatique en poésie gustative.
Dans tous les cas, laissez-vous faire. Paris vous attend, et elle a faim avec vous.
L’Orillon - 35 rue de l’Orillon 75011
Centre Pompidou - Place Georges-Pompidou 75004
Mini-Café - 1 rue des Deux Ponts 75004
Bertillon - 31 rue Saint-Louis en l’Ile 75004
Le Cornichon - 2 rue Goncourt 75011
Le Servan - 32 rue Saint-Maur 75011
MARDI - Aujourd’hui, on entre dans le cœur battant de Paris.
Le vrai. Celui qui nourrit l’âme et aiguise le regard. Culture, mode, gastronomie — on ne choisit pas, on prend tout.
Un croissant chaud dans la main, encore croustillant, qu’on grignote en marchant, feuilletant la ville comme un vieux livre déjà connu et toujours surprenant. Direction le 14ème ou plus précisément là ou se tient la Fondation Giacometti. C’est ici, au 5 rue Victor Schoelcher, que l’artiste Alberto Giacometti a vécu et travaillé pendant toute sa carrière. Vous découvrirez alors un lieu étonnant : un hôtel particulier de style Art Déco sublime, exposant les oeuvres de Giacometti mais aussi une restitution de son atelier et une bibliothèque en libre accès avec de magnifiques livres.
Pour continuer dans notre lancée, nous reprenons le métro pour quelques stations direction le Musée Bourdelle. Ce petit musée, toujours assez calme, regroupe les oeuvres d’Antoine Bourdelle, sculpteur majeur du début du 20ème siècle. On se balade dans le petit jardin, dans les anciens ateliers au fond du musée et on admire les oeuvres de ce maitre de la sculpture monumentale.
Après toute cette nourriture pour l’esprit, il est temps de se mettre en quête de nourriture pour le corps. Pour cela, direction Benchy, rue du Cherche-Midi. Le plus agréable est de s’installer au comptoir, à l’extérieur. Ici, on déguste des Sandos, des sandwichs japonais faits avec de pain de mie bien moelleux et toujours bien garnis. Remplis de pastrami et de choux, de saumon, de crème et d’aneth ou bien de thon et de mimolette râpée. Vous pouvez aussi jeter votre dévolu sur les Onigiris (bouchées de riz garnies entourées d’algue nori) et dévorer quelques succulents desserts comme les Sandos sucrés ou le Pudding au caramel.
L’après-midi, c’est au 6ème qu’on le confie. On marche, on regarde les vitrines comme on lit des lettres d’amour. Saint-Sulpice, ses fontaines qui murmurent. On s’arrête, pourquoi pas, chez Beige Habilleur pour admirer leur fine sélection de vêtements pour homme. Mais la destination finale, c’est le plus beau et le plus créatif des grands magasins, j’ai nommé : Le Bon Marché.
On flâne dans les allées, on rêve devant les boutiques Loewe, Alaia ou Bottega Veneta, on craque pour une petite crème ou pour un petit souvenir issu des expositions temporaires. On passe faire un tour à la Grande Epicerie pour acheter quelques gourmandises à glisser dans la valise.
Sur le chemin du retour vers le métro, vous pouvez en profiter pour vous arrêter à la boutique Hermès située dans l’ancienne piscine Lutetia, monument classé historique, et à la belle librairie Chantelivre, située juste à côté et qui propose notamment une très belle sélection de livres pour enfant.
Et si vous avez encore quelques pas à offrir à cette journée, rendez-vous au Musée Rodin. En 1916, un an avant sa mort, Auguste Rodin (1840-1917) fit don de l’ensemble de son œuvre et de ses biens à l’État français. En contrepartie, l’État achetait l’hôtel Biron et s’engageait à le transformer en musée consacré à l’artiste. Cette donation est l’acte fondateur du musée Rodin, préservant à jamais l’alchimie entre un lieu exceptionnel au cœur d’un des plus beaux jardins de Paris avec les créations du plus prestigieux sculpteur de l’époque.
Pour clore cette journée comme il se doit, on s’attable chez Pastore. Des pâtes généreuses, qui tiennent chaud au cœur. Des desserts justes, comme un poème sans trop de mots.
Et puis, avant de rentrer, on passe devant l’Opéra Garnier, éclatant dans la nuit. Un dernier regard. Une dernière lumière. Et le sommeil arrive, comme une caresse.
Fondation Giacometti - 5 rue Victor Schoelcher 75014
Musée Bourdelle - 18 rue Antoine Bourdelle 75015
Benchy - 50 rue du Cherche-Midi 75006
Beige Habilleur - 86 rue Bonaparte 75006
Le Bon Marché & La Grande Epicerie - 24 rue de Sèvres 75007
Boutique Hermès - 17 rue de Sèvres 75006
Librairie Chantelivre - 13 rue de Sèvres 75006
Musée Rodin - 77 rue de Varenne 75007
Pastore - 26 rue Bergère 75009
MERCREDI - Une autre belle journée s’ouvre, légère déjà.
Peut-être parce qu’elle commence avec un pain au chocolat du Petit Grain. Moelleux, doré, encore tiède. L’odeur du beurre dans la rue encore grise. On se tait. On savoure.
Il est 8h30. Le temps de serrer son gobelet de café filtre entre les doigts, et l’on file dans le métro. Le bruit des rames, les visages encore endormis. On sort du métro ici, entre la belle Place de la Concorde avec son Obélisque de Louxor (offert en 1829 par l’Égypte) et le sublime Jardin des Tuileries. À 9h00, on pousse les portes du Musée de l’Orangerie, quand Paris ne s’est pas encore tout à fait réveillée.
Ici, deux salles. Immenses. Blanches. Et tout autour, le silence des Nymphéas.
Les oeuvres ont été offertes par le peintre, Claude Monet, à la France le lendemain même de l'armistice du 11 novembre 1918 comme symbole de la paix. Je pourrais passer des heures ici, à admirer les coups de pinceaux du grand maitre, le travail de la lumière, cette impression de sérénité qui se dégage de chaque peinture.
Ensuite, vous pouvez rejoindre le musée du Louvre en passant par le Jardin des Tuileries. Vous pouvez siroter un café installé sur une chaise verte emblématique du lieu devant les grandes fontaines et admirer les statues d’Auguste Rodin, Louise Bourgeois ou encore Aristide Maillol. C’est un véritable musée à ciel ouvert. (L’histoire du lieu est aussi incroyable, je vous invite à la découvrir juste ici)
Il est l’heure maintenant de s’attaquer au plus grand musée de Paris : le musée du Louvre. Je vous conseille de prendre vos billets en avance (prendre le créneau de 11h00). Visiter le Louvre en entier pourrait prendre des jours et des jours mais si je devais choisir, je vous recommanderais d’aller visiter les ailes Denon et Sully sur les niveaux 0 et 1. De la Rome Antique à l’Égypte, en passant bien évidemment, et si c’est votre première fois, par la Joconde, vous pourrez déjà bien toucher du doigt l’essence de ce musée. Un lieu où les collections invitent au voyage. Où toutes les formes de beauté se côtoient : une petite chaise égyptienne, objet du quotidien, est tout autant chef-d’œuvre qu’une célèbre icône de la Renaissance italienne.
Après toutes ces merveilles et surtout toute cette marche, il est grand temps de refaire un plein d’énergie. Traverser le Jardin du Palais Royal en sortant du Louvre et s’installer chez l’incontournable Kunitoraya pour un Kaké Hiya Yasaiten - des Udons à arroser avec une sauce froide et des beignets de légume. Un véritable bonheur ! Avec une bière bien fraiche en plus et un Tamago-yaki - omelette à la japonaise - on peut vraiment difficilement faire mieux.
Pour encore un petit coup de fouet, vous pouvez aller boire un vraiment très bon café chez Télescope, juste à côté.
Pour l’après-midi, on va ralentir un peu le rythme… Rendez-vous à la BnF Richelieu pour une après-midi de lecture et de temps long dans la sublime grande salle Ovale, libre d’accès et gratuite pour tous. Arts du spectacle, Cartes et plans, estampes et photographies, manuscrits, monnaies médailles et antiques, musique mais aussi une très grande sélection de bande dessinées. On ne lit pas forcément. On feuillette. On rêve. Juste du temps long. Du beau temps intérieur. Et si le cœur vous en dit, une visite guidée — doucement racontée, patiemment écoutée.
Et pour finir cette journée posée, je vous emmène chez Buttes Snack Bar. Quelques très bons verres de vin, de petites assiettes à partager. Du goût, du franc, du simple, du bon. On n’a plus faim, mais on continue — pour le plaisir.
La journée a filé. Doucement. Pleinement.
Le Petit Grain - 7 rue Denoyez 75020
Musée de l’Orangerie - Jardin des Tuileries 75001
Musée du Louvre - 75001
Kunitoraya - 1 rue Villédo 75001
Téléscope - 5 rue Villédo 75001
BnF Richelieu - 5 rue Vivienne 75002
Buttes Snack Bar - 10 rue Pradier 75019
JEUDI - Ce matin, on traîne un peu. On s’accorde le droit de ne rien presser.
Depuis lundi, les journées défilent, pleines, trop belles pour durer. Alors on ralentit.
On commence tranquillement avec un petit déjeuner chez Candle Kids. Spacieux, lumineux, chaleureux... Voilà un endroit plein de de douceur et douceurs. Un Latte au miel, un jus d’orange, une Madeleine et un Granola (attention, il est copieux) : voilà le meilleur moyen de démarrer la journée.
Puis on monte vers les Buttes-Chaumont. Marcher doucement. Choisir un banc au soleil ou une pelouse fraîche. Regarder les arbres, les gens, les chiens qui passent. Papoter avec les canards. Peut-être faire le tour, ces 2,5 kilomètres qu’on ne voit pas passer. Le ventre léger, la tête libre.
Midi approche. Deux chemins possibles.
Le premier : il fait beau, impossible de bouger. Les pelouses nous retiennent. Un pique-nique, alors. On file chez Vandal, on embarque un sandwich. Et on retourne s’allonger.
Le second : on descend vers Belleville, plus animé. On s’installe au Café des Délices. Un menu du jour à 27-29€. Rien d’extravagant, mais tout est juste. Si vous tombez sur les Oeufs mayo et pan grattato, la Caillette de la Drôme ou le Crumble, c’est un peu comme si le chef vous souriait.
Ensuite, il faut peut être l’admettre : une sieste s’impose.
Pour le reste de l’après-midi, je vous invite à déambuler dans les rues du 10ème arrondissement, autour du Canal Saint-Martin. Avec deux petits stops obligatoires : JJ Hings pour un goûter un peu coquin avec les meilleures glaces et sandwichs glacés et Centre Commercial et Centre Commercial Kids, pour un peu de shopping.
Ce soir, je vous emmène dans une de mes adresses secrètes : Pleine Mer. Dans un décor qui ne change pas et qui n’a sans doute jamais changé, vous pourrez déguster des huitres de Cancale toujours si fraiches, iodées et vivantes. Avec un petit verre de vin blanc. Et pour des prix très raisonnables pour la capitale.
Et comme le jeudi soir c’est soir de fête à Paris, je vous conseille de continuer la soirée chez Kamo. Un lieu où on est vraiment bien accueilli et avec une merveilleuse sélection de vin. Et si les Hashbrowns et leur miel pimentée et si les Churros et leur caramel au miso sont toujours disponibles à la carte du soir, il ne faut vraiment mais vraiment pas passer à côté.
On rentrera tard. Ou pas du tout. Mais demain est un autre matin.
Candle Kids - 107 rue des Couronnes 75020
Buttes Chaumont - 75019
Vandal - 56 rue des Alouettes 75019
Café des Délices - 4 rue Lemon 75020
JJ Hings - 46 rue Bichat 75010
Centre commercial - 2 rue de Marseille 75010
Centre commercial kids - 22 rue Yves Toudic 75010
Pleine Mer - 22 rue de Chabrol 75010
Kamo - 17 rue Martel 75010
VENDREDI - Aujourd’hui, on ralentit.
Peut-être un peu de mal de tête, un peu trop de vin, un peu trop de fête. Mais aussi, ce plaisir du lendemain — ce flou doux qui autorise à ne rien presser.
On s’attable au Valois, bistrot si typiquement parisien, pour un café noir et un croissant croustillant. L’accord parfait, sans chichi. Le genre de matin qui n’a pas besoin de plus.
Puis, un pas vers le sublime discret. On entre dans mon endroit préféré, le Musée Nissim de Camondo.
Ce musée est la reconstitution d’une demeure aristocratique du XVIIIe siècle construite de 1911 à 1914 en bordure du parc Monceau. Collectionneur passionné, Moïse de Camondo (1860-1935) y a rassemblé meubles, tableaux, tapis, tapisseries, porcelaines et orfèvrerie du XVIIIe siècle français d’une qualité exceptionnelle. Remontez le temps : découvrez toute la modernité d’un hôtel particulier du début du XXe siècle et plongez dans l’intimité d’une dynastie tragiquement éteinte pendant la Seconde Guerre mondiale. Et au coeur de ce lieu sublime, deux pièces que j’affectionne particulièrement : la grande cuisine au rez-de-chaussée et le petit cabinet tout en bois au premier étage.
Le temps s’arrête un peu ici. Mais on reprend, doucement. On traverse le parc Monceau, on glisse dans le métro, et on remonte vers Belleville.
Une halte à la Crêperie Rond. Une Galette de blé noir au chocolat en dessert, fondante, un peu fondue, un peu enfantine. On retombe en enfance, le cœur léger.
L’après-midi ? Elle ne demande rien. Juste une balade au parc de Belleville, le regard porté sur les toits de Paris. Puis une sieste, peut-être. Ou juste une heure à fermer les yeux.
Ce soir, on change de registre. Nous dinerons chez Dandelion (penser à réserver longtemps à l’avance), mon restaurant très gros coup de coeur de ces dernières années. Une cuisine délicate, sensible, avec des mariages étonnant et des produits de saison à tomber par terre. Je me souviens encore de mon dernier repas ici : des Crevettes des Marais crues, bouillon gingembre et saté de crevettes; des Riz de veau à la braise, anchoïade et chou pointu grillé; et le dessert signature, un Chou à la Tropezienne. Absolument divin…
On ne parle plus trop à la fin. On laisse la soirée faire son œuvre. Et on sait déjà qu’on s’en souviendra.
Le Valois - 1 Pl. Rio de Janeiro 75008
Musée Nissim de Camondo -63 rue Monceau 75008
Crêperie Rond - 21 rue du Transvaal 75020
Parc de Belleville - 47 rue des Couronnes 75020
Dandelion - 46 rue des Vignoles 75020
SAMEDI - Le samedi, c’est le Marais.
Rituel païen, presque sacré. Flâner, fureter, regarder, sentir. S’user les semelles avec plaisir. Mais avant tout, il faut commencer par une douceur.
Chez Recto Verso, tout est à sa place : les formes, les couleurs, les saveurs. Un Expresso, brûlant, serré. Un Lait fraise, comme un clin d’œil à l’enfance. Un Scone encore tiède, une part de Cheesecake basque brûlé, ou ce Petit écolier qui n’a plus rien d’enfantin.
Le silence du matin dans le Marais, rare, précieux. On ralentit.
Puis, c’est le moment de se perdre avec méthode.
Chez Ofr, les pages bruissent. Chez Ogata, tout est délicatesse. On goûte, on regarde, on se laisse tenter. Le Marché des Enfants Rouges embaume. The Broken Arm nous habille d’audace. Le musée Picasso fait parler les formes. Aesop chatouille les sens. Le Jardin des Archives Nationales offre un refuge, la rue des Francs-Bourgeois, une frénésie. Un rêve chez Lemaire, un soupir sur la place des Vosges, une émotion dans la maison de Victor Hugo. Une journée tout entière. Et encore, ce n’est pas assez.
Le déjeuner est une pause heureuse. Chez Parcelles, la cuisine murmure des souvenirs retravaillés. Chez Pontochoux, le Japon se fait réconfortant. Une assiette de curry fumant, un sourire en coin.
Le soir venu, on pousse la porte de Combat et on commence par un cocktail. Enfin… Le Paris-Oaxaca n’est pas un cocktail. C’est une surprise liquide. Mezcal, fruit de la passion, amer français à l’orange, citron jaune et bière. On goûte par le bas, puis par le haut. Enfin, on mélange. Et on sourit. Ça fonctionne.
Et puis Oobatz (réserver longtemps à l’avance). Des pizzas sans nom, comme si le langage ne suffisait plus. Une pâte si fine et si addictive et dessus… Polpette à la citronnelle. Citron, épinards, mozzarella. Os à moelle… On ne comprend pas. Mais on aime. Viscéralement. À deux ? Trois pizzas. Pas une de moins.
Le ventre est heureux, la tête un peu étourdie. Paris peut dormir. Ou danser encore.
Recto Verso - 6 rue Portefoin 75003
Ofr - 20 rue Dupetit-Thouars 75003
Ogata - 16 rue Debelleyme 75003
Marché des Enfants Rouges - 75003
The Broken Arm - 12 rue Perrée 75003
Lemaire - 1 rue Elzevir 75003
Aesop - 12 rue des Francs Bourgeois 75003
Jardin des Archives Nationales - 87 rue Vieille du Temple 75003
Maison de Victor Hugo - 6 Pl. des Vosges 75004
Musée Picasso - 5 rue de Thorigny 75003
Place des Vosges - 75004
Parcelles - 13 rue Chapon 75003
Pontochoux - 18 rue du Pont aux Choux 75003
Combat - 63 rue de Belleville 75019
Oobatz - 4bis Av. Jean Aicard 75011
DIMANCHE - Le dernier matin. Celui où chaque geste pèse un peu plus.
Le cœur est lourd, déjà un peu ailleurs. Mais il nous reste quelques heures, quelques douceurs à cueillir. Montmartre nous attend, paisible et haut perché.
Chez P1 Bouche, restaurant de « brunch » de la délicieuse boulangerie Atelier P1, le pain a le goût du feu, les viennoiseries fondent comme des promesses. Un Oeuf à la coque avec une mouillette croustillante. Des Pancakes au levain, tièdes, moelleux, un peu acidulés.
Puis il faut grimper. Lentement. Les marches mènent au Sacré-Cœur, mais c’est ailleurs qu’on regarde : vers cette ville qui s’étale, fière et belle, sous un ciel souvent changeant. On respire fort. On veut garder l’image, l’air, la lumière. Les ruelles de Montmartre sont un labyrinthe volontaire. On s’y perd un peu, sans trop s’inquiéter. Un volet entrouvert, un chat qui traverse, une vigne oubliée sur un mur. Le quartier respire la bohème.
Pour redescendre de la colline, je vous invite à emprunter la rue Lepic, grande rue commerçante où vous pourrez passer prendre des Cookies et des Tartes aux fruits aux Petits Mitrons. La boulangerie qui a bercé les gouters de mon enfance. Les Tartes en particulier. La pâte est caramélisée, les fruits brillent d’un sirop épais.
Dernier goût. Dernier regard.
Et voilà, la parenthèse se referme. Une semaine à Paris, c’est un monde en soi. Des petits-déjeuners gourmands, des musées silencieux, des rues animées, des verres levés, des pas qui résonnent sur les pavés, des lumières qui dansent sur la Seine. On repart avec les jambes un peu fatiguées, le cœur plus léger, l’esprit rempli de souvenirs. Il y a eu la beauté, la douceur, la surprise, et parfois même un peu de magie. Mais surtout, il y a eu ce sentiment rare d’avoir vraiment pris le temps. De voir, de sentir, de goûter. Et c’est peut-être ça, le vrai luxe. Paris ne s’oublie pas, elle s’emporte avec soi.
P1 Bouche - 15bis rue Marcadet 75018
Les Petits Mitrons - 26 rue Lepic 75018
Envie d’une escapade ?
Et si, après tout ça, vous décidiez de prolonger encore un peu la parenthèse ? Quitter Paris. Juste assez pour respirer autrement.
Pour cela, je vous conseillerais deux échappées, simples mais inoubliables.
La première vous emmène dans le Perche, à D’une Île, la maison de campagne rêvée du groupe Septime. Un ancien corps de ferme caché au cœur de la nature, une piscine entourée d’herbes folles, un sauna tout en transparence, et surtout, aucun réseau. Juste le silence, les étoiles, et une cuisine sublime, locale, sincère. Ici, tout invite au lâcher-prise. Lire au coin du feu, se balader entre les arbres, chiner dans les brocantes alentour. C’est la campagne comme on l’imagine – mais en mieux.
La seconde vous mène à Giverny, dans l’univers tout entier de Claude Monet. Ses jardins sont à eux seuls un tableau vivant : les allées bordées d’iris, les arches de roses, les reflets du ciel dans l’étang des Nymphéas. Et puis la maison, avec ses volets verts, sa cuisine bleue et sa salle à manger jaune citron. Une explosion de couleurs, de lumière, d’intimité. Certes, il y a du monde. Mais si vous prenez le temps, si vous vous laissez porter, vous trouverez toujours un instant de calme. Et dans ce calme, l’émotion.
Deux façons de ralentir, d’atterrir en douceur, de prolonger un peu encore la magie de cette semaine.
D’Une Ile - L’Aunay 61110 Rémalard
Maison et jardins de Claude Monet - 84 rue Claude Monet 27620 Giverny
Merci et surtout bravo d’être arrivé à bout de ce périple parisien ! J’espère que ce guide vous sera utile et que vous aimerez les adresses et itinéraires conseillés.
À bientôt pour de nouvelles aventures !
Alice